Château de Coucy | |||
![]() Le château de Coucy, depuis l'Ailette. | |||
Période ou style | Médiéval | ||
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Type | Château fort | ||
Début construction | XIIIe siècle | ||
Destination initiale | Résidence seigneuriale | ||
Propriétaire actuel | État français | ||
Destination actuelle | Ruiné, ouvert au public | ||
Protection | ![]() |
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Coordonnées | 49° 31′ 18″ nord, 3° 19′ 07″ est | ||
Pays | ![]() |
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Région | Hauts-de-France | ||
Département | Aisne | ||
Commune | Coucy-le-Château-Auffrique | ||
Géolocalisation sur la carte : Aisne
Géolocalisation sur la carte : France
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Le château de Coucy est un château fort, construit à partir du XIIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur la commune de Coucy-le-Château-Auffrique dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France.
Avant 1917, le château de Coucy était connu pour son imposant donjon, le plus haut jamais bâti en Occident (53 mètres de hauteur). Ce donjon fut détruit lors de la première guerre mondiale.
Les ruines du château font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Il est géré par le Centre des monuments nationaux.
Les vestiges du château de Coucy sont situés dans le département français de l'Aisne sur la commune de Coucy-le-Château-Auffrique à la limite du Laonnois et du Soissonnais, dominant les vallées de l'Oise et de l'Ailette, à l'extrémité d'un éperon rocheux ou s'est établie la ville et dont il est séparé par un fossé large d'environ 50 mètres.
La première mention d'un château à Coucy date de 920 : il s'agit d'une simple motte castrale édifiée par Hervé, l' évêque de Reims.
En 1079, c'est Albéric (ou Aubry) qui s'empare de ce premier château, et devient le fondateur de la dynastie des sires de Coucy.
La ville de Coucy est affranchie du pouvoir seigneurial en 1197.
Enguerrand III de Coucy, reconstruit, entre 1225 et 1230, le château dont les ruines sont encore visibles actuellement. Voulant rivaliser avec les rois de France, il a dépensé une fortune énorme dans la construction de ce château au donjon colossal dont Viollet-le-Duc dira : « Auprès de ce géant, les plus grosses tours connues, soit en France, soit en Italie ou en Allemagne, ne sont que des fuseaux. »
Vers 1380, Enguerrand VII, grand diplomate, embellit et transforme la forteresse en aménageant de vastes salles et en la dotant d'un palais d'architecture gothique. Il meurt sans descendant mâle.
En 1400, Louis d'Orléans, fils du roi Charles V le Sage, acquiert de la fille d'Enguerrand VII, pour 400 000 livres tournois, la baronnie de Coucy pour compléter la défense de son duché de Valois lequel avait été érigé en comté-pairie en 1344.
Au cours de la guerre de Cent Ans, en hiver 1411, pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, le château est assiégé pendant trois mois par 600 hommes d’armes sous la conduite de Waléran de Luxembourg, comte de Saint-Pol aux ordres du duc Jean Ier de Bourgogne. Robert d'Esnes (dit « Mansart »), défenseur, se rendra faute de vivres.
Il est rattaché à la couronne royale en 1498, sous le règne de Louis XII.
Pendant la Fronde (1648-1653), le château occupé refuse de se soumettre à Louis XIV. Ce dernier ordonne son démantèlement et son abandon. Ce qui est fait en 1652 sous le contrôle de Mazarin.
Le 18 septembre 1692, un tremblement de terre fend le donjon de haut en bas.
À la Révolution, le château démantelé est vendu comme bien national et devient une carrière de pierres.
Louis-Philippe Ier achète le site en 1829 puis l'État le rachète en 1848. Les ruines du château furent alors consolidées par plusieurs architectes dont Viollet-le-Duc au XIXe siècle qui rajoute une armature métallique tout autour de la grosse tour afin de rendre plus sûres les visites de celles-ci ; en effet, ce monument est très visité à cette époque.
Pendant la Première Guerre mondiale, la ville de Coucy-le-Château-Auffrique fut occupée pendant 3 ans par les armées allemandes. En 1917, lors de son repli sur la ligne Hindenburg et bien que cela ne se justifiât pas tant d'un point de vue stratégique mais résultant plutôt d'une décision prise en amont qui était de détruire les lieux culturels occupés lors du repli [réf. nécessaire] , elles décidèrent de détruire le site fortifié. Ainsi, 28 tonnes de cheddite furent placées dans le donjon et plus de 10 tonnes dans les tours du château. Pour les trois portes d'entrée de la ville, de plus petites charges furent utilisées. L’explosion eut lieu le 27 mars 1917. Au même moment, la ville de Coucy-le-Château-Auffrique fut bombardée et dévastée par des tirs d’artillerie.
Quelques jours avant, le 19 mars 1917, le château de Ham avait subi le même sort.
Les ruines du château font aujourd'hui l'objet de travaux de restauration et des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour les soubassements d'une chapelle. Le site est ouvert à la visite.
Flanc sud de la basse-cour (partie du rempart la mieux conservée)
Aquarelle sur traits à la mine de plomb
Publiée vers 1820
Vue restaurée extérieure
Gravure par Viollet-le-Duc
Vue restaurée de la cour et du donjon
Gravure par Viollet-le-Duc
Tour effondrée sur le flanc ouest
La tour nord ouest du château par Eugène Viollet-le-Duc
Vue en Coupe du donjon
Gravure par Viollet-le-Duc
Maquette du château dans son état d'avant 1917
Construit sur un éperon rocheux calcaire, le château se présente sous la forme d'une enceinte flanquée de quatre tours circulaires aux angles, dessinant ainsi un trapèze irrégulier. Les tours mesurent 20 mètres de diamètre et se dressent à plus de 40 mètres de hauteur ; elles sont divisées à l'intérieur en trois étages voûtés sur sous-sol; percées d' archères, elles étaient couronnées de hourds. Elles sont également pourvues chacune de cheminées et de latrines et constituaient chacune à elles-seules de véritables « donjons ». Elles étaient reliées entre elles par une courtine, pratiquement aussi haute que les tours et épaisse d'environ 3 mètres, que des contreforts réunis par des arcs en tiers-point étayent à l'intérieur. Les logis s'appuyaient sur cette dernière autour d'une cour intérieure.
On accède au château par une vaste basse-cour, flanquée de tours rondes, dans laquelle s'élève la chapelle castrale, placée en travers du chemin, entre ville et château, après avoir traversé le bourg de Coucy et franchi la « porte de maître Odon ».
Le château et son enceinte comprennent :
Son donjon cylindrique, dressé du côté de l'attaque en saillie, mesurait 31 mètres de diamètre pour 54 mètres de haut, ce qui faisait de lui, et ce jusqu'en 1917, le plus important d'Europe. Il dépassait de 20 mètres celui du château du Louvre. Un profond fossé l'isolait entièrement de la chemise (fortification) et on y accédait par un pont-levis.
Le donjon et une grande partie du château furent détruits par l'armée allemande le 27 mars 1917. Les pierres du donjon forment aujourd'hui un tas compact parmi lesquelles on peut voir les grandes barres de fer qui cerclaient le donjon.
La salle des Preux fut entièrement couverte sous Enguerrand III; son plafond était alors constitué exclusivement de lambris ; puis il fut enrichi sous Enguerrand VII. Elle tire son nom des neuf statues de Preux qui l'ornent et qui représentent des combattants célèbres : David, Judas Macchabée, Josué, César, Alexandre le Grand, Hector, Charlemagne, le roi Arthur et enfin Godefroi de Bouillon.
Les remparts des flancs nord et sud sont encore en cours de restauration en 2007.
Les deux tours du flanc ouest de la basse-cour, entre la tour d'angle et le château lui-même, sont effondrées. Actuellement, une promenade qui longe l'extérieur des remparts permet d'en deviner l'architecture, de type ogival.
Ce chemin, au pied des murailles, est bien mis en valeur : l'herbe y est fauchée et un garde-fou (constitué par une clôture basse de branches tressées) permet de signaler tout autour, d'une manière concentrique, le danger de la pente très raide vers la vallée.
Cette mise en valeur du site est axée par ailleurs sur :